jeudi 7 avril 2016

Montpellier : série froide judiciaire pour l’ex-addict au tapis vert

A l'issue d'une permission, il n'avait pas réintégré sa cellule en 2015 et s'était livré à de nouvelles escroqueries.
Sur ce point au moins, magistrats du siège, représentant du parquet et avocate de la défense tombent d'accord. Le jeune quinquagénaire, debout dans le box de la correctionnelle, est une personnalité à tout le moins atypique. Un homme né avec une cuillère en or dans la bouche, fils d'une lignée de notables. Mais que la mort de ses parents (un meurtre suivi d'un suicide) et l'héritage en découlant vont alors transformer.
Lorsqu'à peine majeur, il va rapidement devenir addict aux jeux. Et enchaîner les soirées autour des tapis vert. Se lançant dans un singulier compagnonnage des casinos jusqu'à s'asseoir aux tables monégasques. Alternant ces mises à fonds perdus avec divers emplois, notamment dans la publicité. Un secteur où il finira par être promu directeur d'agence, puis créant la sienne. Las. Son appétence finira par lui faire dilapider des centaines de milliers d'euros. Une succession de séries froides (*) qui vont le faire devenir délinquant notoire via des escroqueries diverses. En attestent la plupart des seize condamnations noircissant son casier.

Seize condamnations au casier

Et qui se retrouve une nouvelle fois en délicate posture pour ne pas avoir réintégré sa cellule de la maison d'arrêt de Villeneuve-sur-Lot le 24 février 2015, à la faveur d'une permission de sortie. Finalement mise à profit pour revenir à La Grande-Motte et se lancer dans une énième série d'indélicatesses. En se faisant ouvrir des lignes de crédits auprès de divers organismes et banques via une fausse carte nationale d'identité.
"Si certains s'adonnent aux psychotropes, moi, je comble le vide de mon existence en jouant"
Et de lancer, avec une verve toute particulière : "Je me présente devant vous sans jamais avoir fait de mal à qui que ce soit." Disant avoir, depuis, "pris de la hauteur", avoir "déçu ma famille, mes amis" mais aussi "perdu la femme que j'aimais". Flirtant avec le pathos tout en se défendant d'en rajouter.
"À vous écouter, vous êtes victime de tout !", rétorque le président Tastevin. Et le magistrat d'embrayer : "Je veux bien que vous ayez beaucoup évolué mais, dans les faits, on est toujours en 1993 (date de ses premiers ennuis judiciaires, NDLR)." Et le quinqua, pas déstabilisé, de soutenir mordicus : "Si certains s'adonnent aux psychotropes, moi, je comble le vide de mon existence en jouant. J'ai des perspectives d'avenir, croyez-le ! J'ai besoin que l'on me fasse confiance."
L'expertise livrée par le psychiatre l'ayant examiné ? "Il ne se prononce pas ! C'est évident que vous n'aurez plus affaire à moi !"
- "Moi je veux bien. Mais vous avez été escroc pendant vingt ans. Et j'ai un rapport qui dit que ce n'est pas acquis."
- "Je l'ai payé cher, je veux passer à autre chose."


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