vendredi 28 février 2014

Sarkozy : "je n'ai aucune intention de mettre un terme à ma période de recul" de la politique

Lors d'un discours à Berlin vendredi, Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec Angela Merkel à huis clos avant de livrer sa vision des relations franco-allemandes et de la politique de l'Union Européenne. L'ex-président a également assuré vouloir encore rester en retrait de la vie politique.

"Si j'ai accepté cette invitation, c'est pour témoigner de la nécessité de l'amitié de ces deux nations d'Europe." Vendredi midi, Nicolas Sarkozy a retrouvé Angela Merkel pour une rencontre à huis clos organisée à la Chancellerie de Berlin dont n'a filtré qu'une photo des deux, sourire aux lèvres. Rien d'officiel car l'ancien président de la République était en Allemagne afin de répondre à l'invitation de la fondation Konrad Adenauer, le cercle de réflexion du parti de la chancelière, la CDU, afin de prononcer un discours sur l'Europe. Il a ensuite abordé les relations franco-allemandes et l'avenir de l'Union européenne. "Je me sentirai pour toujours un Européen convaincu et militant, a-t-il déclaré. Nous n'avons pas le droit d'oublier ce qu'était l'Europe au milieu du 20e siècle."
Si les relations entre François Hollande et Angela Merkel sont plutôt cordiales, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il n'y avait "pas d'alternative à l'amitié franco-allemande". Elle est "liée à l'alternance démocratique dans nos pays. Elle est le socle sur lequel s'est bâti la construction européenne", a-t-il rappelé. Et de faire l'éloge d'une si belle entente désormais ancrée dans les mœurs depuis la Seconde Guerre mondiale : "C'est notre trésor commun, un trésor sacré, inestimable. Sans cette amitié, il y aurait eu d'autres guerres, il y aurait eu d'autres affrontements." Mais un trésor "fragile" dont Français et Allemands sont "les gardiens, pour le protéger il n'y a qu'une façon d'agir, il faut le renforcer."
"L'UE doit renoncer à la prétention de tout réglementer"
Se présentant comme un "ami" de l'Allemagne, l'ex-chef d'Etat a souligné le rôle important des deux pays comme principaux partenaires européens :"Dans la crise, l'Europe avait besoin de leadership. Le leadership n'est pas un gros mot, le leadership est un devoir." Mais il en a également profité pour prôner l'abandon de nombreuses compétences actuelles de l'Europe. "L'UE doit renoncer à la prétention de tout réglementer et de tout régenter. Ce n'est pas cela qui était le message des pères fondateurs. Elle doit se concentrer sur l'essentiel, là où elle est forte pour pouvoir agir. L'UE doit cesser de perdre du temps, de l'énergie et de la crédibilité. L'UE doit cesser d'exaspérer les citoyens, les entrepreneurs par des réglementations incompréhensibles", a-t-il martelé.
Mais pour quelles propositions ? Retrouvant sa posture de chef d'Etat, il a égrainé ses solutions : "l'abandon de pans entiers d'aujourd'hui qui gagnerait grandement en lisibilité" en se concentrant sur sept ou huit grandes politiques comme l'industrie, la recherche, l'énergie, l'agriculture et la concurrence. Il a également abordé la question de l'Ukraine et de la Russie, insistant sur le fait qu'un affrontement serait "catastrophique pour les Européens comme pour les Russes".

En préambule de son discours, Nicolas Sarkozy avait pris le temps de faire le point sur sa présence qui ne traduisait en rien une volonté de retour à la scène politique. "Je n'ai aucune intention de mettre un terme à la période de recul de toute activité politique que j'ai souhaitée", a-t-il déclaré, malgré les dernières rumeurs et les propos de ses anciens collaborateurs politiques qui lui prêtent des velléités pour 2017. Une visite en Allemagne qui n'avait donc rien de politiquement officielle...
 

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