Alors que le Conseil
de Paris a
adopté lundi le voeu de la majorité municipale prévoyant l'entrée en application
dès la rentrée 2013 de la réforme des rythmes
scolaires, avec le retour de la semaine de quatre jours et
demi, 200 à 300 enseignants se sont rassemblés lundi matin sous les fenêtres de
l'hôtel-de-ville pour exprimer leur mécontentement. "Bertrand
Delanoë n'a pas écouté la communauté éducative dans son
ensemble", estime Jérome Lambert secrétaire départemental du Snuipp qui dénonce
les contours encore flous de la réforme.
De nombreuses écoles sont perturbées par cette
troisième journée de grève. Selon les premiers chiffres du Snuipp, 100
écoles sur 663 étaient totalement fermées ce lundi.
Une demi-journée de cours le mercredi. La
Mairie de Paris a choisi de revenir dès la rentrée 2013 à la semaine de quatre
jours et demi. Alors qu'avant 2008 - date du passage à la semaine de quatre
jours -, la majorité des écoles avaient classe le samedi matin, la demi-journée
supplémentaire aura lieu le mercredi matin. Mais "le samedi matin n'est pas
fermé", explique Anne Coret. Si les écoles souhaitent plutôt faire classe le
samedi, elles ont la possibilité de "soumettre au directeur académique des
services de l'Education nationale une organisation différente de la semaine",
indique la Mairie de Paris.
Des horaires et des temps de travail
inchangés... : "Si le but de la loi était de réduire le temps
journalier, ce n'est pas le cas. Il y a toujours 6 heures de classe par jour",
souligne Anne Coret. Comme c'est le cas actuellement, les petits Parisiens
étudieront de 8h30 à 11h30, et de 13h30 à 16h30. Les changements notables ne
concernent que deux jours dans la semaine.
... mais3h par semaine dédiées à de
nouvelles activités péri-scolaires facultatives. Les mardis et
vendredis, de 15h à 16h30, les créneaux seront consacrées à des activités
péri-scolaires facultatives. Les parents qui le souhaitent pourront récupérer
leurs enfants à 15h. "Au début, on a parlé de 45 minutes par jour, mais à Paris
ça ne marche pas car on n'a pas le temps de se déplacer. Et avoir les animateurs
nécessaires pour 45 min par jour, c'était injouable. Le projet de la Mairie a
donc été fixé à deux fois 1h30", explique Anne Coret. Ces activités, ou
ateliers, sont "ciblés par âge" et seront "portés par quelqu'un qui n'est pas le
professeur". Même si "a priori les enseignants pourront entrer dans ce projet
péri-éducatif s'ils le souhaitent".
Objectif : "Instaurer du culturel dans la journée de l'enfant",
qui touchera à des sujets culturels ou scientifiques notamment. "On a la
garantie que ce ne sera pas de la garderie. Il y a une volonté de la Mairie à
mettre du contenu", assure Anne Coret. "C'était une de nos volontés : 3h pour
que les enfants s'investissent", poursuit-elle, affirmant que cet investissement
est "un facteur de lutte contre l'échec scolaire".
Ces types d'ateliers existent déjà dans certaines de la
capitale. "La Mairie de Paris subventionne déjà ce type de projets pédagogiques,
comme la découverte de l'architecture de la ville de Paris. Déjà en ZEP, 1h par
par semaine les élèves de CE1 ont une séance de lecture avec la personne chargée
de la bibliothèque. On leur lit des histoires, ils fabriquent des objets livres
par exemple", détaille Anne Coret. "La Mairie compte former des animateurs de la
ville, qui travailleront en coordination avec des ressources déjà existantes sur
Paris, comme le CNRS. C'est passionnant si des chercheurs viennent vulgariser
leur savoir", indique-t-elle.
Toutes les écoles sont-elles concernées ? Anne
Coret souligne que "le vœu de Bertrand Delanoë (présenté lundi) fait fonction de
projet cadre". S'il n'est pas encore défini pour les maternelles, il va être
proposé à toutes les écoles "qui pourront demander une dérogation" dans certains
cas. "Chaque école choisit si elle veut modifier ces horaires. Ça devient un
projet d'école, qui doit être validé par l'ensemble de la communauté éducative
dans l'établissement concerné, et qu'elle propose à la mairie et au rectorat",
en expliquant ses motivations. Le rectorat a le dernier mot.
Un suivi de prévu. "On va le voir tout de
suite si c'est mis en place", rappelle Anne Coret, soulignant que "ce n'est pas
sûr que ce soit mis en place en septembre, mais ce n'est pas à nous de le dire",
beaucoup de facteurs entrant en ligne de compte. "Nous on a dit "il faut que ça
change", "la Mairie a les moyens". On sera là pour vérifier, on prend acte." La
Mairie a ainsi mis en place des instances de suivi pour s'assurer du bon
déroulement du processus. "La concertation n'est pas lâchée, il faut voir ce qui
marche ou pas, c'était une de nos exigences", déclare Anne Coret.